La cloche fêlée
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie
au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts.
Charles Baudelaire
"Les fleurs du Mal"
"La cloche fêlée"
(extrait)